mardi 3 novembre 2015

Eric SINNIGER, référent Ecole et Monde Professionnel de l’académie de Lille, a représenté l’APEL nationale au Conseil Economique Social et Environnemental.




 «On n’a pas tout essayé pour l’emploi des jeunes!»

L’Association Jeunesse et Entreprises (AJE) a organisé son colloque national dédié à la thématique de l’emploi des jeunes «Un jeune, un emploi!» le vendredi 16 octobre 2015 au Conseil, économique, social et environnemental (CESE).

De nombreux invités été attendus, et plus particulièrement la Ministre du Travail, de l’Emploi, de la Formation professionnelle et du Dialogue social, Mme Myriam EL KHOMRI, ainsi que M. Thierry MANDON, Secrétaire d’Etat chargé de l’enseignement supérieur et de la Recherche. Un programme riche en activités, qui s’est attaché à chercher collectivement des solutions pour assurer des emplois aux jeunes d’aujourd’hui et de demain.

Au cours de ce grand événement qui a réuni des chefs d’entreprises - aussi bien des grands groupes (Safran, EDF, Pernod Ricard) que des ETI, des PME et des Start up (Sisley, Worldskills France) – Jeunesse et Entreprises a souhaité faire s’exprimer tous les acteurs concernés par l’emploi, en premier lieu les jeunes, sans oublier les enseignants, les parents (uniquement représentés par l’APEL) et les acteurs institutionnels. Ce fut l’occasion de répondre aux questions et aux attentes des jeunes dans la volonté d’agir avec eux et pour eux !

C’est lors de la table ronde (14h30-16h30), au sein de la salle plénière du CESE, qu’Eric SINNIGER est intervenu, en remplacement de Caroline SALIOU, la présidente de l’APEL nationale.




Voici la retranscription de l’intervention :

Monsieur Bernard BISMUTH (vice-président national AJE et coordinateur de la rencontre) :
Pourquoi et comment les associations de parents d’élèves pourraient participer à cet enjeu sociétal? 
Quelles pratiques existantes pourrait-on généraliser?
Quelles nouvelles idées pourraient aider à ce changement de culture, si vous partagez notre approche naturellement ? 
Je laisse la parole à ERIC SINNIGER, référent Ecole et Monde Professionnel de l’APEL, l’association des parents d’élèves.

Bonjour, je suis Eric SINNIGER, représentant de l’APEL et référent Ecole et Monde Professionnel de l’académie de Lille.

Qu’est-ce que l’APEL ? C’est l’Association des Parents d’élèves de l’Enseignement Libre. Notre association représente 900 000 familles auprès des instances de l’Enseignement Catholique et des acteurs institutionnels et politiques.

Le fondement de notre mouvement s’inscrit dans la première phrase de notre projet fondateur : les parents sont les premiers et ultimes éducateurs de leurs enfants.

A ce titre, l’une des missions de notre association est d’aider les parents dans l’accompagnement à l’orientation de leurs enfants ; de la prise de conscience de l’importance de l’orientation, du rôle qu’ils ont à y tenir et de s’emparer des aides existantes, de la sphère publique ou fournies par notre association.

L’APEL nationale a créé le service ICF Information Conseils aux Familles, qui se décline du niveau académique jusqu’au local, dans les collèges et les lycées. Ce service s’appelle BDIO -  Bureau de Documentation et d’Information Orientation. 

Animé par des parents bénévoles formés aux entretiens, le BDIO informe les jeunes et leurs parents, en rendez-vous individuels, sur les possibilités d’orientation scolaire et professionnelle, en coordination complète avec l’équipe éducative en charge de l’orientation dans les établissements. 

Je suis moi-même animateur de BDIO en collège et mon but est d’identifier les pistes d’orientation, les centres d’intérêt du jeune que je reçois, ses souhaits, ses envies et de l’inciter à s’informer sur son projet professionnel, sur ce métier et sur le parcours scolaire pour y arriver. Il en discute avec son professeur principal, revient me voir, on en rediscute ensemble, pour faire avancer sa démarche et construire son projet. Il réfléchit, avance, change d’idée, revient en arrière : c’est normal, surtout à cet âge-là, il a le droit de se tromper. Le plus important, c’est que le jeune s’empare de son orientation, de son avenir. Le parent animateur participe aux fondations qui construisent  l’avenir de chaque jeune qu’il reçoit, mais toujours en gardant la limite du conseil. Le rôle pédagogique reste toujours à l’enseignant. 

L’APEL a mise en place également aux niveaux académiques et départementaux, des référents Ecole et Monde Professionnel dont le but est de faire du lien. Du lien entre d’un côté les associations de parents d’élèves, les directeurs, les responsables pédagogiques des établissements d’enseignement catholique et d’autres part les représentants de la société civile et du monde professionnel. 

Sur Lille, je travaille entre autres avec la FFB, l’IUMM, les maisons de l’emploi, les Chambres de commerce et d’Industrie, l’association Entreprendre pour Apprendre et j’ai mis en relation de nombreux établissements pour participer au challenge Mécano, à des visites d’entreprises pendant  « la semaine de l’Industrie », aux concours de mini-entreprises, pour participer aussi aux forums emplois où ils y a des nombreuses démonstrations de métiers. 

J’ai participé la semaine dernière sur Lens au forum des métiers de la défense où les jeunes ont découvert les métiers de l’armée et de la sécurité grâce aux démonstrations de démineurs, de maitres-chiens, des interpellations  antidrogue de la gendarmerie et de la police. Il y avait énormément de matériels présentés : des armes bien sûr mais aussi un véhicule blindé et un hélicoptère de la sécurité en haute mer. 

Pendant plusieurs années, des parents de l’APEL, des animateurs BDIO et moi-même avons participé aux nuits de l’Orientation, organisées par les CCI d’Arras, de Lens et de Lille, en faisant le relais de la communication auprès de nos établissements, en faisant venir des collégiens, des lycéens et en participant au stand VIP – Very Important Parents – dans le but d’expliquer, à tous les parents venant sur le stand, l’importance de l’orientation et le rôle qu’ils avaient à y jouer. Malheureusement, cette année la CCI a annulé cette action faute de budget.

Vous nous demandez ‘Quelles nouvelles idées pour aider à ce changement de culture ?’ Je vous réponds : développez les stages en entreprise.

C’est un constat général : nos jeunes ne connaissent pas le monde de l’entreprise. On leur demande de choisir un métier, une orientation, parfois même très jeune, mais souvent ils ne connaissent pas d’autres métiers que ceux de leurs parents, de leurs entourages …

Dans le cadre du stage de découverte professionnelle en classe de troisième, trop souvent les jeunes et leurs parents recherchent la facilité : un stage dans une entreprise au bout de la rue ou chez un membre de la famille, mais qui souvent n’a rien à voir avec le projet du jeune. 

L’APEL nationale a démultiplié l’action ‘Trouve ton stage’ afin que les Apel d’établissements, en accord avec les équipes éducatives, aident les jeunes et leurs parents à réaliser un stage ‘utile’. Nos parents sont des professionnels, travaillant en entreprise, et nous mutualisons le réseau professionnel de chacun afin que chaque  jeune puisse découvrir le métier qui l’intéresse, pour voir si après l’avoir observé ou même réalisé, ce métier l’intéresse toujours - ou pas. C’est de la validation de projet professionnel. 

Grâce à ‘Trouve ton stage’, nous avons pu satisfaire des demandes atypiques : un jeune qui souhaitait devenir archéologue a pu réaliser son stage au musée du Louvre-Lens (c’est la première fois qu’il prenait un jeune de troisième). Une jeune fille a même réalisé un stage en médecine légale.

D’autres actions sont en train d’être mises en place. Je pense notamment à « la semaine des APEL » de cette année qui aura pour thème’ la découverte des métiers’. Pendant une semaine, dans les écoles primaires, les collèges, les lycées de l’enseignement catholique, partout en France, des parents viendront parler de leurs métiers, des visites d’entreprises seront organisées.  

Alors, je lance un appel : si vous souhaitez participer, faire découvrir votre activité, vous pouvez obtenir mes coordonnées auprès de monsieur Bismuth. Je ferai le relais auprès des associations locales.

Il y a plein d’autres idées que l’on pourrait mettre en place. J’’en ai entendu de très bonnes par les intervenants précédents mais chaque intervention devant durer quelques minutes, je laisse la parole aux autres participants.

Merci de m’avoir écouté.


Le colloque fut l’occasion de renforcer la convention de partenariat entre l’APEL et AJE, ainsi que de prendre des contacts utiles pour une future collaboration avec le club AJE de Lille, prochainement créé.
 

Le programme du colloque AJE


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